Dans l'enceinte de la ferme pédagogique / parc de jeux, se trouve un ancien moulin à eau, à grains, désormais en ruine.

Nous vous présentons ici les différentes parties.

Une association "Les amis du moulin de Taxenne" a été créé afin de mettre en valeur ce patrimoine.

Ci-contre un plan géométrique de 1807

Ci-contre un extrait de cadastre dit napoléonien de 1818

Ci-contre un plan d'état major (1820-1866)

La chute d'eau qui permettait le passage de l'eau dans les roues du moulin (vue 1)

La chute d'eau qui permettait le passage de l'eau dans les roues du moulin (vue 2)

La chute d'eau qui permettait le passage de l'eau dans les roues du moulin (vue 3)

Meule du dessous dormante (immobile)

Meule du dessus ou le volant (mobile) (vue 1)

Meule du dessus ou le volant (mobile) (vue 2)

Ruine du mur du moulin

Vestiges du mur intérieur du canal (vue 1)

Vestiges du mur intérieur du canal (vue 2)

Vue du canal en direction de la chute du moulin

Vue du canal en direction du captage de l'eau

Extrait du relevé de la matrice propriétés bâties 1882
En ligne 2 il est fait mention du moulin en ruines sur la période 1892-1893

Une preuve de l'existence du moulin en 1685.
Acte relatif au mariage de Claude BRETIN avec Jeanne VUILLAUME, fils de Guillaume BRETIN demeurant au moulin de TAXENNE, daté du 23 janvier 1685

A LA RECHERCHE DES MEUNIERS

 

Si les fonds de l'Abbaye cistercienne d'Acey nous apprennent l'existence d'une procédure à l'encontre de Xavier PERRUCHE sur la période 1768-1778, la liste civique communale de 1811, mentionne que le défunt Xavier PERRUCHE meunier de profession à Taxenne est né le 29 mars 1730.

A LA RECHERCHE DES MEUNIERS

 (suite)

 

Grace au moulin, la petite histoire rejoint la grande histoire....
La consultation du registre de la paroisse de Vitreux couvrant la période de 1780 à 1792, nous apprend que le 07 septembre 1789 est décédée à l'âge de 51 ans Pierrette BOULEREL femme de François Xavier PERRUCHE meunier à Taxenne.
Ce décès intervient un mois après que les députés aient voté, le 04 août 1789, l'abolition des privilèges en vue de calmer le monde paysan. Sachant aussi que le 26 août 1789, soit quelques jours avant l'inhumation, était votée la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. 

A LA RECHERCHE DES MEUNIERS

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Le registre d'état civil de la commune de Taxenne du 25 juillet 1808, nous informe du décès de (François) Xavier PERRUCHE en date du 24 juillet.
L'âge donné de ce dernier est erroné, en effet le défunt a été rajeuni de quelques années... Sa profession de meunier à Taxenne est bien rappelée, tout comme celle de son fils Joseph PERRUCHE qui a pris manifestement sa succession.

A LA RECHERCHE DES MEUNIERS

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Les registres paroissiaux de Beaumotte les Pin nous apprennent que François Xavier PERRUCHE fils de ............ Claude PERRUCHE et Claude Françoise CORDEZ de Noironte a épousé le 05 novembre 1754 Pierrette BOULEREL fille de Paul François BOULEREL et Barbe BOUDOT, demeurant au moulin du bas à Beaumotte.
Avant de prendre la suite de Gilles ARDIOT au moulin de Taxenne aux environs de 1766, François Xavier PERRUCHE a exercé son métier à Beaumotte les Pin.

A LA RECHERCHE DES MEUNIERS

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La famille ARDIOT eut en charge les destinées du moulin avant François Xavier PERRUCHE et après Claude BRETIN. Gilles ARDIOT (meunier) avait pour parents honnête Claudine MOREL (MOUREL) et honorable Denis ARDIOT. Leurs appellations de courtoisie marquent le respect qui était dû à cette famille au regard de sa situation (estimée et/ou aisée et/ou influente). L'acte de décès de Denis ARDIOT, daté du 21 septembre 1694, rapporte la circonstance bien particulière de sa mort à Taxenne. Alors qu'il n'était âgé que de 47 ans, très certainement à l'occasion de la récolte de noix, il chute du dessus d'un noyer... Si l'on considère que l'espérance de vie de cette espèce peut se situer entre 300 et 400 ans, l'arbre qui a été "témoin" de cette tragédie serait-il encore présent sur le territoire de la commune ?

A LA RECHERCHE DES MEUNIERS
(suite)
Le registre paroissial de Vitreux nous indique que Gilles ARDIOT a épousé Jeanne RAHON le 15 novembre 1707.
D'autres sources qui restent à vérifier nous apprennent que Gilles ARDIOT serait né à Taxenne le 03 janvier 1682.
Il aurait exercé la profession de laboureur au moment de son union.  
L'autre information dont nous disposons est celle issue du fonds de l'Abbaye cistercienne d'Acey qui mentionne
le procès entre cette dernière et Gilles ARDIOT, meunier à Taxenne, sur la période de 1748 à 1764.

LE RUISSEAU " LA VEZE"

D’après le SANDRE (Service d'administration nationale des données et référentiels sur l'eau) la source principale du ruisseau de la Vèze est située dans la commune de Gendrey à 260 m d'altitude sous le nom de ruisseau de la Lachère, mais il est aussi alimenté par une branche secondaire créée par les sources du village de Rouffange. Les deux branches confluent en amont du village de Taxenne où il prend le nom de la Vèze aussi appelée la Vèzelotte. Ce ruisseau alimentait le canal à eau qui approvisionnait le moulin de Taxenne.
Grâce à Jean Hauger, auteur de l'ouvrage très documenté "Villages autour de la Serre", consultable sur www.moissey.com/Hauger-0.htm, nous apprenons que ce petit ruisseau doit son nom de la "Vèze" à la une présence très ancienne de Germains dans la région. En allemand, "wiese" signifie pairie marécageuse parcourue ou drainée par un ruisseau.

QUAND LES RECHERCHES SUR LE MOULIN NOUS FONT REMONTER LE TEMPS JUSQU'A LA PERIODE ROMAINE

Grâce de nouveau à Jean HAUGER, auteur de l'ouvrage très documenté "Villages autour de la Serre", consultable sur www.moissey.com/Hauger-0.htm, nous apprenons que d'après l'abbé ROUSSET une probable voie romaine «allait d'Ougney à Orchamps par la vallée de la Vèze, Vassange du Bas, Saint-Aubin, Sermange, là où subsiste une «combe» d'Ougney» (voir carte n°7 extraite de l'ouvrage de Jean HAUGER).

Déjà à cette époque le cours du petit ruisseau de la Vèze avait son utilité au niveau du village de Taxenne. Avant de contribuer à l'alimentation de nos ancêtres et de leurs animaux, il servit de main courante à leurs déplacements.

 

ENQUETES SUR LES MOULINS A BLE

 

Les moulins à blé de la Communauté de Communes de Jura Nord nous sont clairement connus grâce aux grandes enquêtes sur l'agriculture lancées par la Convention, réalisées au cours de l'année 1794 (An II), ainsi que l'enquête sous l'Empire de 1809.

Le Jura est classé à cette époque 10ème département français pour la densité de ses moulins.

Pour permettre d'évaluer les moyens de production de farine, trois enquêtes furent initiées sous la Révolution et l'Empire pour dresser des inventaires mentionnant dans un premier temps : le nombre de moulins, l'énergie utilisée, les accès et débouchés par eau et par route, les capacités techniques, la durée annuelle de fonctionnement ; puis ensuite : le nombre de meules, le type de roues (verticales ou horizontales), la méthode de mouture (à la parisienne ou à la lyonnaise)*, la capacité de production journalière et la provenance des meules. Malheureusement des lacunes existent au  niveau de la collecte des informations au regard de la conjoncture du moment.

*La mouture qu'on appelle économique ou à la parisienne consiste à moudre et à remoudre, et la mouture à la grosse ou à la lyonnaise est finie en un seul moulage. Ainsi, celle-ci est faite alors que le grain est broyé, tandis que l'autre commence seulement.

Sources : Energie et subsistances – Enquètes sur les moulins à blé – An II-1809 – Inventaire des articles F20 290 à 296, F10 226 et 310 – Archives Nationales

 

Le cas du moulin de Rouffange :

Ce dernier figure sur la carte Cassini (première carte topographique et géométrique dressée au XVIIIème siècle) au lieu dit «La Cude». Il est alimenté par les eaux de La Vèze.

Sa meule dormante (meule de dessous immobile) était faite en 1742 de molasse, nous apprend un artcile paru dans le bulletin du «Barbizier» de décembre 1972. Ce même article rapporte aussi que «le tour et la corde pour lever ledit moulin, ladite corde étant neuve», «deux marteaux de fer pour tailler lesdites meules avec une langue de bœuf en même usage», «la met» (caisse qui recueille la graine écrasée en farine) et «de bois de chesne, à réserve du couvercle qui se lève».

Non répertorié dans les enquêtes, nous pouvons penser qu'il n'était plus en activité en 1794 et 1809. Il n'existe actuellement plus de trace de sa présence sur le terrain, même si le relevé de cadastre napoléonien représente une construction à «La Cude».

Forêt de la Serre :

Proche des villages de la communauté de communes de Jura Nord ce massif granitique avait une gande importance. En effet la pierre de Moissey servait de matière première pour la fabrication du volant (meule du dessus, mobile). Il est donc fort probable que nombreux de nos moulins eurent recours à cette industrie locale.

Données collectées portant sur le moulin à grain de Taxenne

 

Plan géométrique du village du 20 juin1807.

Plan cadastral dit napoléonien de 1818.

Carte d'état major 1820-1866

Tableau récapitulatif des propriétés (cadastre).

Registres paroissiaux sur lesquels apparaissent parfois la profession de meunier d'un père à la naissance d'un enfant, lors d'un mariage ou d'un décès.

Enquêtes sur les moulins à farine pendant la Révolution et l'Empire ayant fait l'objet d'un inventaire (dépouillement prévu prochainement):

-enquête sur l'agriculture de 1794 an II, lancée par la Convention.

-enquête de 1809.

 Dictionnaires géographique historique et statistique de 1858 et 1885.

Fonds de l'Abbaye cistercienne d’Acey concernant le village de Taxenne:

-moulin de Taxenne sur la période de 1225 à 1726 (dépouillement prévu prochainement),

-procès au sujet du moulin (dépouillement prévu prochainement):

.procédure contre Gilles ARDIOT sur la période de 1748 à 1764,

-procédure contre Xavier PERRUCHE sur la période de 1768 à 1778,

-biens de mainmorte sur la période de 1377 à 1749.

 

Si la date de création du moulin n'est pas encore connue, et si la liste des différents propriétaires et exploitants reste à établir, nous disposons déjà de certaines données.

 

La description donnée du moulin précise la présence de deux tournants (un tournant = une meule passive ou gisante immobile +  une meule courante ou mobile). Cette donnée fait du moulin de Taxenne un établissement déjà important. Les découvertes sur le terrain confirment le nombre de tournants. Un jeu complet (meules passive et mobile en bon état) ainsi qu'un jeu incomplet (deux parties de meule mobile et une partie présumée de meule passive).

 

Dans un article consacré aux moulins de Franche-Comté, paru dans le numéro de décembre 1972 de Barbizier, il est fait état de l'origine en comté des meules d'une façon générale: «la meule de dessous, immobile ou dormante, était généralement de pierre de Brie (pierre meulière des environs de Paris) et cerclée (Grâce-Dieu, 1771), meule de molasse (Rouffange). La meule de dessus ou le volant en pierre de pays (Grace-Dieu) en pierre de Moissey (Jouhe, 1784).(Forêt de la Serre, massif granitique voisin de Dole)».

 

Les roues étaient alimentées par un canal à eau qui apparaît clairement sur les plans et dont des traces existent toujours sur le site. Le ruisseau actuel de la Vèze servait de dégorgeoir.

 

La faible hauteur de la chute d'eau peut laisser supposer que le moulin était équipé de roues de cote.

 

Plusieurs procès sont cités entre l'abbaye d'Acey et des meuniers avant la révolution française alors que le sujet «brûlant» des biens de mainmorte était à l'origine de contentieux à l'époque (existence d'un lien avec les procès?).

 

Plusieurs enquêtes portant sur les moulins à farine pendant la Révolution et l'Empire citent le moulin de Taxenne.

 

Actuellement aucune donnée ne permet d'expliquer actuellement la fin de l'activité de meunerie. La combinaison de plusieurs causes peut avoir progressivement été fatale au moulin.

 

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées, mais restent à être validées:

 

-manque d'activité dû à la profusion de moulins à grain. Après la révolution française et la vente des biens nationaux beaucoup de moulins se tournèrent vers la production de farine plus rentable que bien d'autres modes de transformation. Mais en se multipliant les moulins finirent par être à l'origine d'un déséquilibre entre l'offre et la demande et une mise en concurrence qui fut fatale à nombre d'entre eux. Souvent les meuniers exploitaient plusieurs moulins et il est possible qu'ils aient regroupé leur production sur un nombre réduit de site.

 

-l'ouverture de mines de fer et leur exploitation sur la commune voisine d'Ougney qui permettait d'offrir des revenus réguliers aux ouvriers toute l'année sans être soumis aux aléas climatiques. Une situation qui détourna de la main d'oeuvre de l'exploitation des terres.

 

Le 24 décembre 1846 la première concession est accordée sur Ougney pour l'extraction du minerai de fer du sous-sol. En 1847, 72 ouvriers travaillent à la mine, gens de terre pour la plupart devenus mineurs. Au début de l'exploitation minière et avant l'utilisation de la voie ferrée pour le transport du minerai (1er transport par train entre Ougney et Rans le 10 septembre 1858), de nombreux petits agriculteurs propriétaires de chevaux, bœufs et charrettes contractualisent avec les exploitants pour le transport du minerai vers les hauts fourneaux de Rans. Ces contrats offrent l'avantage d'être générateurs d'un revenu d'appoint, mais les obligent aussi à poursuivre leurs transports pendant la saison des travaux des champs...

 

-l'importance de la vigne sur le secteur. Cette production mobilisait de nombreux hectares de terres agricoles (jusqu'à 88 hectares sur Taxenne), avec pour conséquence des surfaces dédiées à la culture de céréales réduites d'autant.

 

Des indices collectés peuvent laisser penser qu'un incendie à la fin du 19ème siècle eu définitivement raison du moulin.
 

Nos recherches se poursuivent et nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de nos prochaines «découvertes».

 

Rédaction:       Les Amis du Moulin de Taxenne

                         Chez Antoine et Martin – Ferme Pédagogique

Personnes en lien avec le moulin de Taxenne
??????
..........................


Claude BRETIN
Mariage le 23 janvier 1683 à Taxenne à l'âge d'environ 37 ans
demeurant au moulin de Taxenne (mention portée dans l'acte de mariage)



Honnête Gilles ARDIOT
Né le 03 janvier 1682 à Taxenne - Décédé le 29 août 1763 à Dole
En procès avec l'Abbaye d'Acey (1748-1764)
L'une de ses sœurs Denise ARDIOT née à Taxenne épouse un dénommé François BRETIN
(apparenté à Claude BRETIN?)



François Xavier PERRUCHE
Né vers 1736 à Beaumotte lès Pin - Décédé le 24 juillet 1808 à Taxenne
En procès avec l'Abbaye d'Acey (1768-1778)
Meunier à Taxenne (mention portée dans son acte de décès)
Préalablement meunier demeurant au moulin du bas à Beaumotte lès Pin
Frère meunier à Courchapon (25) au moulin banal de la seigneurie d'Etrabonne ?



Jean Joseph PERRUCHE
Né le 17 mars 1758 à Beaumotte lès Pin - Décédé le 04 janvier 1842 à Taxenne
Meunier domicilié à Taxenne (mention portée dans son acte de décès)
Fils de François Xavier PERRUCHE et Pierrette BOULERET
Mariage le deux messidor an IV (21 juin 1796) à Taxenne avec Marguerite PERRUCHE
Née vers 1773 - Décédée le 31 juillet 1841 à Taxenne
Meunière de son vivant (mention portée dans son acte de décès)



Joseph Eugène BOUDRY
Né le 17 octobre 1810 à Noironte - Décédé le 06 août 1878 à Noironte
Meunier domicilié à Taxenne (mention portée dans l'acte de naissance de sa fille Anne-Claude née
le 07 avril 1841 à Taxenne)
Gendre de Jean Joseph PERRUCHE et de Marguerite PERRUCHE
Mariage le 22 août 1835 à Noironte avec Geneviève PERRUCHE
Meunière domiciliée à Taxenne (mention portée dans l'acte de naissance de sa fille Anne-Claude
née le 07 avril 1841 à Taxenne)
Beaumotte lès Pin village de Haute Saône; Courchapon village du Doubs; Dole ville du Jura et
ancienne capitale de la Franche-Comté (ex Comté de Bourgogne) avant son rattachement à la
France; Etrabonne village du Doubs ancienne seigneurie; Noironte village du Doubs; Taxenne
village du Jura
L'abbaye cistercienne Notre Dame d'Acey est située sur la commune de Vitreux village du Jura